La solitude effraye une âme de vingt ans |
MOLIÈRE
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Mis. V, 7 |
solitude |
De mon front effrayé je craignais la pâleur |
RACINE
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Brit. III, 7 |
effrayé, ée |
Et le Tibre effrayé regorgeant de carnage |
DELILLE
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Én. VI |
regorger |
Renaîtra-t-il jamais un autre ami de la vérité que mon sort n'effraye pas ? |
ROUSSEAU
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Lett. de la Montagne, 5 |
renaître |
Le poids de mes habitudes m'accable, la multitude et la grièveté de mes offenses m'effraye |
BOURDALOUE
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Pensées, t. II, p. 159 |
accabler |
Bientôt la mort va me dérober au présent qui m'attriste et à l'avenir qui m'effraye |
MAINTENON
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Lettre au card. de Noailles, 31 déc. 1711 |
dérober |
Dans l'éloignement où il voit les hommes, il est effrayé de leur petitesse |
LA BRUYÈRE
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I |
éloignement |
Et du peuple effrayé le plus pressant souci Est de sauver sa vie en lui criant merci |
TRISTAN
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Panthée, II, 3 |
merci |
On le voit [Mélanchthon] sans cesse effrayé par les tristes conjonctions des astres |
BOSSUET
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Variat. V |
conjonction |
Léontius fut effrayé ; il jeta quelques soupirs, et se retira fort en colère |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuv. t. VIII, p. 84 |
jeter |
Et le monde effrayé Vous regarde déjà comme un homme noyé |
BOILEAU
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Sat. IX |
noyé, ée |
On mène un coursier ombrageux à l'objet qui l'effraie, afin qu'il n'en soit plus effrayé |
ROUSSEAU
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Hél. IV, 14 |
ombrageux, euse |
Ne trouverai-je pas ici un homme de coeur ? en vérité, quand on en cherche, on est effrayé de sa solitude |
MUSSET
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On ne badine pas avec l'amour, III, 7 |
solitude |
Ces démarches extraordinaires, où la singularité de l'événement, où le soulèvement public nous effraye |
MASSILLON
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Confér. Voc. à l'ét. eccl. 1 |
soulèvement |
Triste jouet des vents, victime de leur rage, le pilote effrayé.... |
RACINE L.
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Relig. ch. II |
victime |
Quand le Tigre, effrayé, de ses grottes profondes Jusqu'aux monts d'alentour fit dégorger ses ondes |
ROTROU
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Bélis. V, 5 |
dégorger |
Inquiète, troublée, Je ne me sentais pas assez dissimulée ; De mon front effrayé je craignais la pâleur |
RACINE
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Brit. III, 7 |
dissimulé, ée |
Ce nom de Sakountala aura effrayé la masse liseuse comme une menace d'exotisme et d'érudition |
ASSELINEAU
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Mélang. tirés d'une petite biblioth. romantique, Paris, 1866, p. 122 |
exotisme |
Le roi lui-même, qui n'avait point encore vu de près les Romains dans un combat en forme, en fut effrayé |
ROLLIN
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Hist. anc. t. VIII, p. 225, dans POUGENS |
forme |
Il s'attendait à me trouver fort effrayé du décret que la Sorbonne allait fulminer contre moi |
MARMONTEL
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Mém. VIII |
fulminer |
L'ours effrayé [l'homme du Nord] regagne sa tanière, Loin du soleil qu'il voulait disputer |
BÉRANGER
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Malade. |
tanière |
Et moi, tout effrayé d'un si tragique sort, J'accours pour vous en faire un funeste rapport |
CORNEILLE
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Rod. v, 4 |
tragique |
[Luther] dans la première jeunesse, effrayé d'un coup de tonnerre dont il avait pensé périr |
BOSSUET
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Var. v, 1 |
penser [1] |
On dit que le chancelier est fort effrayé de l'érésipèle de M. de Nesmond, qui l'a fait mourir ; il craint que ce ne soit une répétition pour lui |
SÉVIGNÉ
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à Pompone, 1er déc. 1664 |
répétition |
En vain le genre humain, effrayé par le sentiment de son crime, cherche des victimes pour les subroger en sa place |
BOSSUET
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2e sermon, Passion, 2 |
subroger |
J'étais effrayé du dépit qu'elle [Mme de Maintenon] concevrait de voir Chamillart lui déserter et passer du côté de ses ennemis |
SAINT-SIMON
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190, 44 |
déserter |
L'Église s'effraye parfois de ces ardeurs de l'imagination et de ces désirs du combat ; elle y devine moins le renoncement que l'inassouvissement de l'âme |
RIVIÈRE
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Rev. des Deux-Mondes, 15 oct. 1875, p. 845 |
inassouvissement |
Dans les horreurs de l'orage, le nautonier effrayé dit un adieu éternel aux flots ; mais, aussitôt que la mer est un peu apaisée, il se rembarque |
BOSSUET
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4e sermon pour le 1er dim. de carême, 1 |
nautonier, ière |
Bernoulli, effrayé des calculs de Fatis, se mit à chercher par une autre voie le solide de la moindre résistance, et ne fut pas longtemps à le trouver |
D'ALEMBERT
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Éloges, Bernoulli. |
résistance |
Je suis effrayé de la difficulté de faire des vers français, et je ne m'étonne plus que Despréaux employât deux ans à composer une épître |
VOLTAIRE
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Lett. Thiriot, 29 nov. 1738 |
vers [1] |
La nuit effraye naturellement les hommes, et quelquefois les animaux ; la raison, les connaissances, l'esprit, le courage délivrent peu de gens de ce tribut |
ROUSSEAU
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Ém. II |
nuit |
On le trouve même dans Racine avec ce genre : Ah ! si d'une autre chaîne il n'était point lié, L'offre de mon hymen l'eût-il tant effrayé ? |
RACINE
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Bajaz. III, 7 |
offre |
Déjà prenait l'essor, pour se sauver dans les montagnes, cet aigle dont le vol hardi avait d'abord effrayé nos provinces |
FLÉCHIER
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Tur. |
prendre |
Déjà prenait l'essor, pour se sauver dans les montagnes, cet aigle dont le vol hardi avait d'abord effrayé nos provinces |
FLÉCHIER
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Turenne. |
sauver |
J'ai été effrayé de ces questions [sur Dieu] que je me suis faites à moi-même ; c'est un poids immense que je ne puis porter ; pourrai-je au moins le soulever ? |
VOLTAIRE
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Memmius, 3e lett. |
soulever |
Oh ! dit-il, j'en fais faire autant Qu'on m'en fait faire ! ma présence Effraye aussi les gens ! je mets l'alarme au camp |
LA FONTAINE
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ib. II, 14 |
alarme |
Je ne vous célerai point que l'exemple de Calas effraye les Sirven.... il faut pourtant ou qu'ils perdent leur bien pour jamais, ou qu'ils purgent la contumace |
VOLTAIRE
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Lett. à M***, 19 avr. 1765 |
purger |
Il [le péché] nous paraît moins hideux, parce qu'on n'est jamais trop effrayé de ce qui nous ressemble |
MASSILLON
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Car. Pass. |
trop |
La multitude des livres effraye ; mais, après tout, on en use avec eux comme avec les hommes, on choisit dans la foule |
VOLTAIRE
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Lett. Thiriot, 12 juill. 1769 |
user |
Oh ! dit-il, j'en fais faire autant Qu'on m'en fait faire ! ma présence Effraye aussi les gens ! je mets l'alarme au camp ! Et d'où me vient cette vaillance ? |
LA FONTAINE
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Fables, II, 14 |
camp |